Les nouveaux outils Tech/DevOps/IT « à la mode » ne m’emballent pas

Je deviens vieux. Ou alors c’était mieux avant. À peu de choses près c’est la même chose. Telle sera certainement la conclusion de ce billet.

Je vais peut-être me tirer une balle dans le pied en écrivant ce qui va suivre. À voir. Ce billet sera plus intimiste. Donc plus personnel. Ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout dans mes habitudes de faire cela. Mais un peu à la manière de ce qu’à pu écrire Genma sur son blog ces derniers mois / ces dernières années (cf. ici et par exemple), je me suis dit pourquoi pas.

Topo : professionnellement parlant, je suis dans l’IT depuis plus de 15 ans. Après une formation en tant que « Conseiller Technique PC/Réseau », me voilà technicien PC/Réseau (technico-commercial officiellement) dans une petite PME. Après avoir énormément appris sur un laps de temps très court, je sens à l’époque que j’en ai fait le tour et que je commence à stagner (à force de formater et réinstaller des Windows XP et Vista, cérébralement parlant, c’était bon pour moi). Le contexte est ce qu’il est à l’époque, je suis célibataire, sans enfants et sans grandes responsabilités/obligations en fin de compte. J’aurais aimé lancer ma propre activité (en tant qu’étudiant quelques années plus tôt, j’avais beaucoup aimé travailler dans un petit magasin d’alimentation générale – comme j’aimais le contact avec la clientèle et l’informatique [évidemment !], je souhaitais ouvrir ma propre petite structure du même acabit). Pour X et Y raisons, cela ne s’est pas fait. J’y reviendrai peut-être à l’occasion… J’ai donc ensuite travaillé pendant un an en tant qu’employé administratif. Je n’ai pas beaucoup aimé, je suis passé à autre chose juste après. J’ai finalement lancé mon activité en tant qu’indépendant (auto-entrepreneur pour les lecteurs français). J’étais donc aux commandes de mon propre « business » mais en tant que consultant, sans surface commerciale donc. Au début, j’ai fait ce que je savais faire : technicien PC/Réseau (pour tous). Ensuite j’ai souhaité évoluer moi-même en me focalisant uniquement sur les professionnels. J’ai fait de la consultance/sous-traitance pour quelques boîtes. Puis je me suis décidé à laisser tomber l’univers Windows pour me focaliser sur Linux (j’ai toujours eu des idées/concepts avec des Raspberry Pi même si pas grand chose de palpable n’en est sorti…). Me voilà donc administrateur système Linux en tant que consultant/freelance puis désormais en tant qu’employé (ayant mis un terme à mon activité d’indépendant il y a peu de temps).

Comme je le note en titre, les nouveaux outils Tech/DevOps/IT « à la mode » (je précise un peu plus loin pourquoi les guillemets) ne m’emballent pas. D’ailleurs, je ne me considère toujours pas comme un DevOps mais encore et toujours comme un administrateur système. Je suis peut-être de la vieille école (les mauvaises langues diront que je ne sais plus évoluer et me remettre en question vis-à-vis du métier – et vous n’avez peut-être pas tort finalement). Quels sont justement les outils du DevOps et quels sont les rôles de ce dernier ? Une rapide recherche et je prends les 2 premiers liens qui arrivent : https://kinsta.com/fr/blog/outils-devops/ & https://www.padok.fr/blog/outils-devops .

Bref, Docker, Kubernetes, Docker-Swarm, Terraform, Vagrant, … (liste non-exhaustive), ça ne me fait pas vibrer. Ce n’est pas mon « délire ». Je ne jette pas la pierre bien entendu aux personnes qui apprécient et maîtrisent ces outils. Tant mieux pour elles. Peut-être qu’il y a 10 ans j’aurais aimé moi aussi m’y mettre. Mais ce n’est pas le cas pour le moment. Le Cloud, ce mot magique de l’informatique dans les nuages alors que, comme il l’a déjà été répété à maintes et maintes reprises, il ne s’agit que de l’ordinateur (ou plutôt le serveur) de quelqu’un d’autre. Les GAFAM ont pris le dessus. Désormais, déployer une instance chez AWS ou Google Cloud Computing est presque la norme. Les notions de cloud souverains sont bien belles sur papier mais pour l’instant uniquement au rayon fiction (alors que ce ne sont pas les acteurs majeurs du domaine qui manquent : Scaleway, OVH, …). Tiens, pour la Belgique, je suis incapable de donner un nom !

Pourquoi ces outils Tech/DevOps/IT ne m’intéressent guère ? Car, comme je l’écris en sujet, je les trouve souvent « à la mode ». J’entends par là que telle ou telle techno sera mise en avant pendant un moment et, qu’après quelques temps, l’outil ne sera plus celui qui est en vogue mais sera remplacé par autre chose. Avec plus de fonctionnalités, plus de flexibilité, plus de ceci et plus de cela. Tant mieux, c’est sans doute bien, ça génère de la concurrence entres les acteurs et chacun est toujours obligé de se remettre en question. Mais, je n’aime pas effleurer un outil ou une technologie que du bout des doigts parce qu’elle est à la mode sans la maîtriser un minimum. Sans compter de toute façon qu’en entreprise, on ne peut pas se permettre de faire la girouette tous les 6 mois et changer pour s’aligner sur le produit du moment. C’est techniquement et commercialement impossible tant la latence pour déclencher le processus de réflexion et enclencher le changement mettra du temps (sans doute justifié pour éviter de choisir un produit à la hâte – sans oublier que les enjeux commerciaux feront de toute façon sans doute basculer le choix vers telle techno plutôt qu’une autre). Mais ça peut être frustrant justement. Car l’outil qui aura été validé comme « standard », devra être utilisé pendant des années. Alors qu’à côté, on sait qu’il y a tel ou tel autre qui fait sans doute ça plus rapidement, plus simplement et bien entendu plus efficacement (selon les échos et autres bruits de couloirs bien évidemment). Je n’aime donc pas la guerre des chapelles technologiques ou chaque personne prône pour sa propre paroisse. Il n’y a qu’à chercher sur le Web où une multitude de solutions existent. C’est bien, c’est diversifié. Mais hélas, le choix en devient alors cornélien et lourd à assumer (car, selon les dires, telle ou telle techno est la meilleure). Exemple simple : besoin d’un serveur web ? Apache HTTP (bien connu et réputé) fera le job ! Non, Nginx est mieux, plus léger, moins consommateur de ressources. Et lighttpd là-dedans ? Sur quel OS serveur tournera ce serveur web ? Debian, Ubuntu, Rocky Linux, … ?

Je pense être assez lucide pour comprendre qu’il me faut de l’informatique qui a du sens. Si c’est pour déployer des serveurs à foison sans avoir un réel retour sur à quoi tout ça pourra bien servir et si finalement les utilisateurs finaux seront contents du service rendu, ça n’est pas réellement pour moi. Mais bon, là, je digresse, ce n’est pas l’objet de ce texte.

En fin de compte, pour ne pas faire trop long avec ce billet, force est de constater que je me suis finalement sans doute trompé en intro. Ma conclusion ne sera pas « Je deviens vieux. Ou alors c’était mieux avant. » (même si la 1ère partie est bien un fait). Ce n’était sans doute pas mieux avant mais, personnellement, j’ai peut-être envie (une nouvelle fois) d’autre chose. J’aime pouvoir compter sur des technologies qui ont fait leurs preuves et qui sont stables. En effet, j’ai une relation un peu « particulière » avec l’informatique : un peu aigre-douce. Le fait que la moindre mise à jour, la moindre installation, le moindre caractère peut mettre un système par terre m’horripile.

Il parait que ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. Il paraît aussi qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Déployer un backend à haute disponibilité et redondance, résiliant avec scalabilité chez tel ou tel prestataire cloud avec un frontend chez tel autre CDN n’est pas mon kif. Je n’ai pas dit que je le faisais, mais je sais déjà que je ne veux pas le faire. Et de mon point de vue, c’est déjà bien. Il me faut des choses plus simples (j’ai pas dit simplistes), plus authentiques. Utiles pour telles structures, telles écoles, tels services aux citoyens. Éthiques, solidaires et proches de l’humain (sans vouloir utiliser des bullshit buzzwords).

On va peut-être me dire que je suis un vieux briscard et qu’il est temps de passer à autre chose. Toutefois, cet autre chose, je ne sais pas c’est quoi. Je ne sais pas faire grand chose d’autre. Dois-je aller élever des chèvres dans le Larzac ou devenir boulanger ? J’ose encore espérer pouvoir trouver tip top ce qui me conviendra.